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Intox/Détox – la perspective occidentale et orientale

Garçon qui joue avec des ordures

Le vrai savoir est de connaître l’étendue de son ignorance.

Confucius

Le corps humain, dans sa quête infinie de santé, d’homéostasie, de longévité et de régulation biologique, doit se protéger de la pléthore de toxines externes (exotoxines) et de toxines internes (endotoxines) qui sont produites par le corps en tant que sous-produits de la digestion et des divers processus métaboliques. Ces toxines, si elles ne sont pas éliminées, peuvent compromettre gravement les fonctions physiologiques et métaboliques du corps, ce qui affaiblira inévitablement des cellules, tissus, glandes et organes spécifiques, conduisant non seulement à la maladie, mais fréquemment à une mort prématurée et douloureuse. Notre environnement n’a jamais été aussi toxique et, malheureusement, il le devient toujours de plus en plus. Les résidus d’antibiotiques, de pesticides, d’herbicides et de fongicides polluent notre nourriture et notre eau. Nous inhalons des contaminants provenant des industries, des produits chimiques toxiques émis par nos meubles, tapis et vêtements synthétiques. Nos cellules absorbent et emmagasinent des résidus, des colorants alimentaires, des solvants de nettoyage, des plastiques, des produits cosmétiques, des drogues et des métaux lourds, de même que des fragments toxiques d’hydrocarbures à longue chaîne dérivés des produits pétrochimiques.

Diverses études scientifiques ont démontré que ces exotoxines, aussi appelées xénobiotiques, sont de plus en plus présentes en Amérique du Nord. Des échantillons de sang prélevés au hasard montrent la présence d’un niveau minimal de 50 xénobiotiques, jusqu’à un niveau maximal de 170 xénobiotiques, dans le sang de la population nord-américaine, ces xénobiotiques ne pouvant pas être décomposés et éliminés en raison du surmenage ou des défaillances de nos systèmes de détoxication. Ces xénobiotiques en circulation s’accumulent dans les tissus graisseux, incluant les parois cellulaires en attente d’être libéré par l’entremise de l’exercice, du jeûne et de programmes non supervisés de détoxication. Nous devons ajouter à cette charge toxique les endotoxines produites par le corps en tant que sous-produits naturels de la digestion et du métabolisme; ce qui nous donne un cocktail toxique prêt à faire exploser notre santé et notre bien-être.

Le principal point d’entrée des exotoxines (xénobiotiques) est par ingestion. Pendant une durée de vie moyenne, un humain consommera environ 25 tonnes de nourriture, ce qui représente une énorme quantité d’antigènes et d’exotoxines. Initialement, le tractus gastro-intestinal devrait agir comme une barrière physique à l’endroit de ces toxines. Cependant, un intestin présentant des fissures, une flore intestinale appauvrie, un bas niveau d’acide stomacal et des tissus lymphoïdes de l’intestin affaiblis peuvent permettre à ces exotoxines d’entrer facilement dans la circulation sanguine, affaiblissant gravement les cellules, les tissus et les organes, au fur et à mesure que ces xénobiotiques sont déposés et emmagasinés, perturbant et empêchant systématiquement le déroulement des fonctions physiologiques normales.

Pour se débarrasser de ces exotoxines, de même que des endotoxines, le corps a mis au point au fil de l’évolution un système de détoxication en 3 phases très complexe mais très efficace. La phase I, appelée système de l’enzyme cytochrome P450, implique plus de 100 enzymes spécifiques qui décomposent à la fois les endotoxines et les exotoxines en de plus petites unités en les rendant solubles dans l’eau et donc candidates pour l’excrétion. Pour ce faire, ces métabolites (toxines décomposées) doivent être conjugués, un processus selon lequel divers enzymes y attachent des composés protecteurs servant à neutraliser ces métabolites toxiques et à les rendre solubles dans l’eau, donc prêts pour l’excrétion par l’entremise de l’un ou de plusieurs des six mécanismes de conjugaison, neutralisant de cette manière plusieurs composés chimiques carcinogènes potentiellement mortels. Le fonctionnement de ces 6 mécanismes de conjugaison est beaucoup trop complexe pour être expliqué en détails, mais en voici une liste pour le lecteur qui désire en savoir plus. Ce sont : le mécanisme de conjugaison au glutathion, le mécanisme de conjugaison des acides aminés, le mécanisme de conjugaison par méthylation, le mécanisme de sulfoconjugaison, le mécanisme de conjugaison par acétylation, ainsi que le mécanisme de glucuronoconjugaison. Les exotoxines et les endotoxines ainsi neutralisées sont maintenant prêtes à passer à la phase III, par laquelle elles seront transportées et excrétées hors du corps par l’entremise d’une pompe d’efflux anti-porteur, qui pompe les xénobiotiques hors de la cellule dans la bile, puis vers les intestins ou dans l’urine. Toutes les cellules, tous les tissus, toutes les glandes et tous les organes ont la capacité et la nécessité de se débarrasser de ces métabolites toxiques.

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La littérature scientifique suggère qu’il y a un lien direct entre un fonctionnement défaillant du système de détoxication et les dysfonctionnements suivants:

Dysfonctionnement métabolique

  • Résistance à l’insuline 

  • Résistance à la leptine 

  • Diabète de type II 

  • Obésité 

  • Intolérances alimentaires

  • Hypoglycémie

Troubles digestifs

  • Indigestion

  • Reflux acide

  • Gaz et ballonnements

  • Constipation

  • Syndrome du côlon irritable 

  • Maladie de Crohn 

  • Rectocolite hémorragique

Dysfonctionnements immunitaires

  • Maladies auto-immunes

  • Polysensibilité chimique

Maladies de la peau

  • Acné

  • Rosacée

  • Urticaire

  • Dermatite

Dysfonctionnements hormonaux

  • Problèmes thyroïdiens 

  • Problèmes parathyroïdiens

  • Problèmes menstruels

  • SPM

  • Glande surrénale 

  • Syndrome de fatigue chronique

  • Résistance à l’insuline 

  • Résistance à la leptine

Dysfonctionnements cardiovasculaires

  • Athérosclérose

  • Hyperthermie

  • Accidents vasculaires cérébraux

  • Crises cardiaques

  • Palpitations

Dysfonctionnements respiratoires

  • Asthme

  • Allergies

  • Sinusite

Dysfonctionnements du système nerveux

  • Tremblements

  • Migraines/maux de tête

  • Manque de concentration 

  • Obscurcissement cérébral

  • Insomnie

  • Dérèglement des neurotransmetteurs

  • Dépression

  • Anxiété

Douleur et inflammation

  • Fibromyalgie

  • Arthrite

  • Douleur au dos

  • Douleur à la hanche

  • Douleur au genou

  • Tunnel carpien

  • Douleur à la cheville

  • Fasciite plantaire

  • Douleur au cou

  • Maux de tête

  • Douleur au coude

  • Douleur à l'épaule

Finalement, les infections bactériennes, virales et parasitaires récurrentes peuvent surcharger gravement un système de détoxication déjà surmené, compromettant ainsi le système immunitaire et empêchant un patient de se rétablir, même après de multiples doses de médicaments antibactériens, antiviraux ou antifongiques.

Pollution

Perspective de la médecine chinoise

La médecine chinoise est moins préoccupée par la biochimie et la physiologie de ces systèmes de détoxication en trois phases. Cela ne signifie pas que la médecine chinoise a choisi d’ignorer ces processus, mais plutôt que ses préoccupations sont plus de nature clinique, à savoir comment une défaillance de ces phases de détoxication se manifestera chez un patient par l’entremise de symptômes et comment une telle défaillance, que ce soit au niveau de la phase I, de la phase II, de la phase III ou des trois phases, affectera cliniquement les principaux organes et systèmes bioénergétiques du corps: les poumons, le foie, les reins, le cœur, la rate/le pancréas, l’intestin grêle et le gros intestin, l’estomac, la vésicule biliaire, la vessie, etc., de même que la circulation de la bioélectricité (Qi) à travers le système de méridiens, ainsi que la circulation du sang (Xue) et de la lymphe (Jin ye) à la grandeur du corps.

La médecine chinoise est également préoccupée par la façon dont un praticien peut soulager efficacement un organe, une glande ou un tissu déjà excessivement surmené en utilisant des techniques d’acupuncture, de massage, de phytothérapie, de manipulation (zheng – gu, tuina, modification du mode de vie/yang shen fa) de Qi gong médical et de thérapie nutritionnelle chinoise, afin de rétablir l’équilibre et le fonctionnement de la roue de la vie (Wu xing).


Ce qui rend la médecine chinoise particulièrement efficace dans le rétablissement de la phase I (système de détoxication de l’enzyme cytochrome P450), de la phase II (six mécanismes de conjugaison) et de la phase III (mécanisme de transport et d’excrétion) est que la médecine chinoise ne fait pas qu’examiner les déficiences d’un ou de plusieurs nutriments ou micronutriments ou les radicaux libres, mais aussi tout l’ensemble du système ainsi que les liens fragiles et intéressants qui existent entre les divers systèmes organiques.
 

Ainsi, la médecine chinoise croit en la sagesse inhérente du corps pour se réparer lui-même, afin d’atteindre l’homéostasie, la bio-régulation et la guérison. Une fois que l’ordre naturel du cycle de vie (Wu xing) est rétabli, la douleur, l’inflammation et la souffrance sont remplacés par la santé et le bien-être.

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