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Ostéopathie chinoise

Le bon jugement provient de l’expérience, et une bonne part de celle-ci provient de mauvais jugements.
Will Rogers

Osteopathie
Massage

L’ostéopathie est basée sur le principe de la mobilité: la mobilité du sang, de la lymphe et de l’énergie, la mobilité des articulations, des sutures crâniennes et du liquide céphalo-rachidien. Le manque de mobilité, la stagnation, ou stase, conduit inévitablement au dysfonctionnement, à la douleur, à l’inflammation et à la maladie.

L’ostéopathe, qu’il ait été formé en occident ou en orient, peut évaluer la cause d’un dysfonctionnement au moyen d’une palpation minutieuse et évaluer et corriger un dysfonctionnement sous-jacent seulement avec ses mains. Ce dysfonctionnement peut être structural, viscéral, crânial, myofascial, lymphatique ou une combinaison de plusieurs de ces derniers.

L’ostéopathie a été créée au 19e siècle par Andrew Taylor Still. M. Still était un personnage excentrique et des plus colorés. Il a étudié la médecine sous la direction de son père, Abram Still, qui était pasteur et médecin. Il a lu de nombreux textes médicaux et exhumé des corps d’Indiens pour accroître ses connaissances médicales et anatomiques. Il ne subsiste aucun registre indiquant que M. Still ait fréquenté une école de médecine et, au début des années 1880, il a même été accusé d’avoir pratiqué la médecine sans permis. Il n’a pu montrer aucun diplôme médical, mais il a finalement été exonéré, alléguant que tous les registres de ses études médicales, incluant son école, avaient été détruits dans un incendie durant la guerre civile, et il a même réussi à se faire enregistrer en tant que médecin, probablement grâce à l’intervention de son frère, E.C. Still, qui était médecin et chirurgien.

En 1864, quatre membres de la famille Still, incluant trois de ses enfants, ainsi que plusieurs de ses patients, sont décédés tragiquement au cours d’une épidémie de méningite spinale. Suite à ce malheureux incident et en raison de l’incapacité de la médecine orthodoxe à sauver sa famille, M. Still a passé les 10 années suivantes à chercher un nouveau traitement.

Même s’il a été élevé dans la foi méthodiste, M. Still a adopté le spiritualisme, croyance selon laquelle les vivants sont capables de communiquer avec les morts. En 1903, il a assisté à un congrès de spiritualistes en Iowa, où il a rencontré Jackson Davis, le père des spiritualistes américains, et a fait connaissance avec la guérison magnétique. M. Davis, dans le premier d’une série de cinq volumes, intitulé The Physician (Le Médecin), écrit que la parfaite santé est l’état dans lequel l’esprit immortel circule harmonieusement au travers de chaque organe, tissu et ramification de l’organisme. M. Davis croyait aussi que le corps humain avait la capacité innée de se guérir lui-même. Ce sont Jackson Davis et le mouvement spiritualiste qui ont initié M. Still à la guérison naturelle et au concept de force vitale que les ostéopathes modernes appellent le mécanisme respiratoire primaire ou l’expression du souffle de vie.

Dans son livre intitulé Vital Magnetism-the Life-Fountain (Le magnétisme vital – la fontaine de vie) (1875) Edwin Dwight Babbitt soutient que la manipulation vertébrale peut guérir les maux de tête, les douleurs musculaires, le rhumatisme et la paralysie.

En 1871, le Dr. Wharton Hood, un chirurgien de formation universitaire, a publié un livre en Angleterre et aux États-Unis basé sur ses expériences en tant qu’apprenti d’un « rebouteux », dans lequel il décrit la technique du « reboutage », qui est l’art de surmonter, par une flexion ou une extension soudaine, toute entrave au mouvement libre des articulations… C’est tout cela, combiné au principe de pression sur les zones douloureuses, qui a incité encore davantage M. Still à suivre la voie de la médecine de la manipulation.

En 1843, Waterman Sweet, un célèbre rebouteux Américain, a publié un livre intitulé Views of Anatomy and Practice of Natural Bone-setting by a Mechanical Process different from all book knowledge (Visions de l’anatomie et pratique du replacement naturel des os par un procédé mécanique différent de tout enseignement donné dans les livres) qui a fourni des indications par rapport à l’art du « reboutage ».

Peu après 1880, M. Still a commencé à se présenter comme le Dr. A.T. Still le rebouteux vif comme l’éclair, prétendant, sur l’une de ses premières cartes d’affaires, qu’il était capable de guérir les maux de tête, les affections cardiaques, la paralysie de la figure et des bras, le lumbago, les douleurs sciatiques et le rhumatisme.


C’est donc en fusionnant des éléments de la guérison magnétique, du reboutage et du spiritualisme en une seule discipline que M. Still a créé ce qui est aujourd’hui la pratique respectée de la médecine ostéopathique. En 1881, M. Still a fondé l’American School of Osteopathy, qui accorde depuis lors des diplômes dans la nouvelle science de la médecine ostéopathique.

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Similitudes entre la médecine ostéopathique et la médecine chinoise

La médecine ostéopathique et la médecine chinoise partagent une vision commune de l’organisme humain, en termes de santé, de maladies et de théorie médicale.

Les deux médecines adoptent pleinement le concept de force vitale ou force de vie qui imprègne tous les humains et qui s’étend même dans tout l’univers. Pour les ostéopathes, cette force vitale est le mécanisme respiratoire primaire - le souffle de vie. Pour les praticiens de la médecine chinoise, c’est une énergie universelle appelée Qi.


Les deux médecines croient que la circulation libre et sans restriction de la force vitale et du sang sont nécessaires à une bonne santé et à la vie elle-même et que la stase du sang et de l’énergie mènent inévitablement à l’inflammation, à la dégénération des tissus, des organes et des articulations, menant à une mauvaise santé et presque certainement à un décès prématuré.

Les deux médecines croient que la polarité est le moteur de la vie, les Chinois en vertu de leur concept de yin et de yang; les ostéopathes en vertu de leur croyance en un système nerveux équilibré : le système nerveux sympathique (yang) et le système nerveux parasympathique (yin).

Les deux médecines utilisent des thérapies de manipulation, le zheng gu et le tuina pour les Chinois. Les deux corrigent des déséquilibres structurels et préviennent aussi la stase dans les organes, les tissus et les articulations.

La médecine ostéopathique et la médecine naturopathique chinoise (yang shen fa) sont basées sur un concept holistique, à savoir la nécessité de traiter le patient tout entier, ce qui comprend son travail, ses habitudes, son environnement, sa vie émotionnelle, son régime alimentaire et ses loisirs.

Les deux médecines se préoccupent non seulement des maladies immédiates des patients (symptômes), mais aussi des circonstances susceptibles de contribuer à une maladie ou de l’entretenir.

Les deux médecines préfèrent détecter et éviter un processus pathologique avant qu’il ne se manifeste cliniquement.
Les praticiens de la médecine chinoise utiliseront le diagnostic de la langue et du pouls, ainsi que la palpation abdominale et des méridiens pour vérifier et corriger les subtils déséquilibres du mécanisme homéostatique des méridiens. Le praticien ostéopathe utilisera des outils différents mais il a exactement à l’esprit les mêmes buts thérapeutiques. En utilisant les liens entre les segments musculo-squelettiques, fasciaux et ostéo-articulaires ou les techniques d’examen cranio-sacral, l’ostéopathe pourra souvent prédire quels sont les organes impliqués dans un processus pathologique bien avant l’apparition des symptômes cliniques.


Les deux disciplines arrivent aux mêmes conclusions sur le plan structurel et fonctionnel.

Les deux disciplines, qu’elles se fient à la gestion et à la circulation du Qi, ou encore à la motilité et la mobilité fondamentales des structures anatomiques, sont efficaces sur le plan diagnostique et thérapeutique.


Les deux disciplines ont beaucoup en commun à l’égard des points d’acupuncture et des relations séquentielles spinales entre les organes. L’acupuncteur utilisera la palpation, le massage, les aiguilles, la chaleur ou le laser sur ces points d’alerte ou points ashi. L’ostéopathe, à l’aide du massage, des techniques de détente myofasciale, du rééquilibrage des tensions réciproques, ou de certaines autres méthodes, surveillera attentivement les réponses de ces points ashi, points de déclenchement ou points réflexes de Chapman.

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